L’esprit de vérité inspire cette sagesse printanière afin de considérer la vie dans sa dimension sacrée et d’apprécier son véritable sens qui est de véritablement connaitre.
Celui qui n’est pas animé par l’esprit de vérité, lorsqu’il voit une rose, veut la posséder. S’il est écorché par une épine, se sentant touché dans son orgueil, il condamne la rose et s’en détourne ou la détruit. Sinon, il la cueille et la garde pour lui, c’est encore de l’orgueil.
Celui qui est animé par l’esprit de vérité aspire quant à lui, à contempler la rose. Il n’a pas besoin de la posséder car ce qu’il souhaite, c’est la connaitre. Il se sent béni par la beauté et la subtilité de ses pétales, embaumé par l’effluve de son parfum, riche de la sagesse qu’elle lui révèle et dont il va pouvoir imprégner sa propre vie.
On ne possède véritablement que ce qu’on laisse libre d’être et l’on est riche de ce que l’on ne cherche pas à posséder.
Ce n’est pas la possession de la rose qui enrichit, mais l’intimité avec la rose.
Dans le premier cas, la rose est là, mais dépossédée de son esprit puisque les racines qui la relient à la vie ont été coupées. Cette offense trouble la conscience de celui qui possède la rose, et un autre mal, le remplit davantage encore que la rose. La réjouissance de posséder la beauté de la rose laisse place à l’inquiétude et à la désolation. Lorsque la rose fane puis s’éteint, elle laisse un vide qui appelle le désir d’une autre rose.
Dans le second cas, à l’épreuve du temps, la rose ni ne fane ni ne meure jamais. Celui qui s’est laissé pénétrer par la sagesse de la rose garde l’éternité de cette rencontre. Il continue, l’esprit libre et le cœur léger, sur son chemin de vérité.
Véronique